La thérapie LI-ICV

Qu’est ce que la thérapie LI-ICV ?

La thérapie LI-ICV (Lifespan Integration / Intégration du Cycle de la Vie) a été créée au début des années 2000 par Peggy Pace, psychothérapeute américaine. Elle vise à rétablir un sentiment de sécurité intérieure en intégrant de manière cohérente les expériences de vie.

Cette approche permet de remettre le passé à sa juste place, afin qu’il ne continue pas à peser sur le présent. Elle aide à se libérer des traces émotionnelles laissées par certains vécus, tout en redonnant accès aux ressources personnelles déjà présentes en chacun. En retrouvant cet appui intérieur, il devient alors possible de poursuivre sa vie avec plus de stabilité, de confiance et d’élan vers l’avenir.

Une poupée russe (matriochka) en bois, ouverte pour révéler ses différentes tailles imbriquées les unes dans les autres.

Dans quelles situations la LI-ICV peut vous aider ?

Traumatisme simple

La thérapie LI-ICV est avant tout une psychothérapie du trauma. Elle permet de traiter des événements marquants qui laissent une empreinte durable, comme un accident, un deuil, une agression, une maladie ou une opération chirurgicale.

Traumatisme complexe

On parle de trauma complexe lorsqu’il ne s’agit pas d’un événement unique, mais de la répétition de situations difficiles ou insécurisantes au cours du temps, souvent dès l’enfance (par exemple des négligences, des violences verbales ou physiques, un climat familial instable).

Dans ces situations, le travail thérapeutique avec la LI-ICV demande davantage de temps, car il s’agit d’intégrer progressivement l’ensemble de l’histoire de vie. Le processus se fait toujours en respectant le rythme de la personne, avec douceur, sans revivre ni réactiver les traumatismes, afin de permettre une guérison durable et en profondeur.

Autres difficultés

Il n’est pas nécessaire d’avoir traversé des événements extrêmement marquants pour ressentir une insécurité intérieure.

Un symptôme qui complique le quotidien, qu’il soit léger ou plus handicapant, peut amener à consulter : anxiété généralisée, phobies, dépression, difficultés de gestion des émotions, difficultés relationnelles, etc.

Parfois, c’est plutôt un sentiment diffus de mal-être qui domine : l’impression de ne pas trouver sa place, de ne pas réussir à s’épanouir dans sa vie personnelle, amoureuse, familiale, sociale ou professionnelle… ou encore la sensation d’être seul, même entouré, comme si un décalage persistait avec les autres.

Comment ça fonctionne ?

Lorsqu’un événement de vie, souvent une expérience adverse ou un trauma, n’est pas intégré, la personne sait qu’il appartient au passé, mais ne le ressent pas comme terminé dans son corps. Une partie d’elle reste « coincée » à ce moment-là. La simple verbalisation ne suffit pas à intégrer pleinement cet événement.

La pratique de la thérapie LI-ICV repose sur un trépied fondamental : la ligne du temps, la répétition de la ligne du temps et l’accordage entre le patient et le thérapeute.
C’est la combinaison de ces trois éléments qui permet à la personne d’intégrer progressivement son histoire de vie.

Ce que nous apprennent les neurosciences

La fenêtre de tolérance

La fenêtre de tolérance correspond à la zone dans laquelle une personne peut ressentir ses émotions sans être dépassée par elles. C’est l’espace où le patient peut accueillir ses souvenirs, ses émotions et son vécu de manière acceptable et supportable. Si, au cours de la séance, il se sent submergé ou sort de cette zone, le thérapeute ajuste son accompagnement pour l’aider à revenir dans un espace où le contenu émotionnel reste gérable et sécurisant. Cela permet de travailler en profondeur sur l’histoire de vie sans provoquer de détresse excessive.

L’intégration neuronale

La thérapie LI-ICV s’appuie sur des principes neuroscientifiques concernant la façon dont le cerveau enregistre et organise les expériences de vie.

Chaque souvenir est stocké sous forme de réseaux de neurones qui se connectent entre eux en fonction de nos expériences et émotions. Lorsqu’un événement traumatique ou difficile n’est pas intégré, ces réseaux restent isolés, ce qui peut maintenir un sentiment d’insécurité ou de détresse.

La répétition de la ligne de temps active ces différents réseaux simultanément, permettant aux neurones de se relier entre eux. C’est ce que l’on appelle l’intégration neuronale : le cerveau crée de nouvelles connexions qui relient les expériences entre elles, donnant un sentiment de continuité et de cohérence à l’histoire de vie. Cette intégration aide à « laisser le passé à sa place » et à ressentir un apaisement émotionnel durable, tout en renforçant l’ancrage dans le présent.

La LI-ICV utilise ainsi les mécanismes naturels du cerveau pour favoriser la guérison et la résilience.

Les 3 piliers de la LI-ICV

Une personne avance entre une succession de cadres transparents alignés, comme autant de passages symbolisant les étapes d’une vie. Chaque cadre évoque un moment, un souvenir, une trace du temps qui s’écoule. L’ensemble compose une ligne du temps visuelle où passé, présent et avenir se mêlent dans une même continuité.

La ligne du temps

Une personne avance entre une succession de cadres transparents alignés, comme autant de passages symbolisant les étapes d’une vie. Chaque cadre évoque un moment, un souvenir, une trace du temps qui s’écoule. L’ensemble compose une ligne du temps visuelle où passé, présent et avenir se mêlent dans une même continuité.

La ligne de temps est un outil central de la thérapie LI-ICV. Il s’agit d’une liste de souvenirs établie avec le patient, comprenant des événements positifs, négatifs ou neutres.

Elle permet de situer chaque souvenir dans un espace et un ordre chronologique, de sorte que la personne puisse ressentir que, dans le présent, l’événement est réellement terminé.

L’objectif n’est pas que le thérapeute connaisse tous les détails de chaque souvenir, mais que chaque élément déclenche une image mentale précise pour le patient.

La chronologie des événements est donc importante : il s’agit de respecter l’ordre dans lequel ils se sont produits, sans avoir besoin de connaître les dates exactes.

Trois ampoules alignées dans le ciel, illustrant la répétition de la ligne du temps en LI-ICV, où chaque ampoule symbolise une répétition complète des souvenirs favorisant l’intégration.

La répétition de la ligne du temps

Trois ampoules alignées dans le ciel, illustrant la répétition de la ligne du temps en LI-ICV, où chaque ampoule symbolise une répétition complète des souvenirs favorisant l’intégration.

La répétition de la ligne de temps est au cœur du processus thérapeutique en LI-ICV. Cette répétition n’a pas pour but de revivre la souffrance, mais de réorganiser et relier les souvenirs dans un ordre cohérent, permettant à la personne de sentir que les événements du passé sont réellement terminés.

Au fil des séances, ce travail répétitif favorise un apaisement émotionnel durable et un meilleur ancrage dans le présent.

Deux silhouettes de visage face à face illustrant l'échange et l'accordage entre le thérapeute et le patient, symbole de la relation de confiance.

L’accordage patient-thérapeute

Deux silhouettes de visage face à face illustrant l'échange et l'accordage entre le thérapeute et le patient, symbole de la relation de confiance.

L’accordage désigne la relation de compréhension et de connexion entre le patient et le thérapeute. Il s’agit de créer un climat de sécurité et de confiance, indispensable à toute démarche thérapeutique.

Cela signifie être réceptif et sensible à ce qui se passe pour lui, afin d’ajuster sa posture et son accompagnement. L’objectif est de permettre au patient de rester dans sa fenêtre de tolérance.

L’accordage est donc indispensable, comme dans toute thérapie, pour que le travail sur la ligne du temps soit à la fois sûr et efficace.

La LI-ICV avec les enfants et adolescents

En LI-ICV, le travail avec les enfants passe souvent par leurs parents. Lorsqu’un événement de vie mal intégré — comme un deuil, un burnout ou une dépression — vient impacter la disponibilité émotionnelle d’un parent, l’enfant le ressent immédiatement et peut en être stressé. Avant d’impliquer directement l’enfant, il est donc essentiel de traiter ces événements chez le parent, afin de laisser le passé derrière soi et de libérer la relation de ses traces émotionnelles. Cela permet à l’enfant de retrouver un parent pleinement disponible et sécurisant.

De la même façon, lorsqu’un enfant a vécu un événement traumatique — un accident, une agression ou toute autre expérience douloureuse — il est essentiel que le parent puisse être régulé par rapport à ce vécu avant d’aborder le travail avec l’enfant. En effet, le parent représente la base de sécurité de l’enfant : plus il est serein et apaisé face à l’événement, plus il peut soutenir son enfant et l’aider à intégrer ce qui s’est passé. Le travail thérapeutique auprès du parent vient donc renforcer cette stabilité intérieure, afin que l’enfant puisse s’appuyer sur une présence sécurisante pour traverser et dépasser son traumatisme.